Dans ma génération, née dans l’après 2e guerre mondiale, alors que nos parents avaient encore le souvenir d’années sombres de privations et de terreur, la situation économique s’est peu à peu améliorée jusqu’à ce que le niveau de vie moyen dans nos pays d’Europe atteigne un niveau jamais connu auparavant. Pour mon père, je me souviens que c’était important, maintenant qu’il pouvait se la payer, d’avoir de la viande tous les jours.
A mon souvenir, ce n’était pas encore le cas quand j’étais très petite, nous n’avions pas le moyens. A cette époque, nous élevions encore 3 cochons dans un boîton derrière la ferme, à base de restes alimentaires et déchets végétaux essentiellement, plus quelques céréales et déchets de pommes de terre, pour ces dernières nous étions producteurs. Deux des 3 cochons partaient chez le boucher, cela faisait un petit revenu, et le troisième était abattu et conditionné sur place. Fumé et salé. Nous vivions l’hiver sur ces salaisons, plus ou moins bonnes suivant les millésimes. Nous mangions très rarement du boeuf, parfois un bouilli et parfois une vieille poule du poulailler.
Plus tard, nous avons eu de la viande presque tous les jours, et j’ai appris le schéma de repas avec 1 viande, un féculent et 1-2 portions de légumes ou salade. Nous ne mangions que peu de légumineuses, encore entachées d’une réputation de mets « de guerre ».
Dans mon propre ménage, j’ai encore beaucoup fonctionné avec ce modèle. Parallèlement, les supermarchés se sont mis à offrir de plus en plus de « viande facile »: tranches de poulet, de dinde, jambon cuit,…qui permettent de préparer des repas rapidement.
Mais petit à petit cela des questions se sont posées quand même. Comment un poulet peut-il avoir des blancs si gros que l’on peut en tirer des steacks? Et toute cette viande d’où vient-elle? Pourquoi est-elle si bon marché? Puis dans les années 80 déjà, la découverte d’une « ferme à boeuf » à l’odeur épouvantable…aux USA.
Actuellement, je ne suis pas végétarienne, mais je limite notre consommation de viande à 1-2 fois par semaine, en essayant de faire attention à sa provenance. Les légumineuses, pois chiches, lentilles de plusieurs variétés, et haricots secs divers apparaissent régulièrement sur la table, de même que le tofu, dont on peut varier la présentation à l’infini.
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