Cette semaine nous avons assisté à des funérailles, le père d’une de nos collaboratrices étant décédé. Quand quelqu’un décède, le domicile mortuaire s’appelle « la bonne maison », parce que la mort c’est la fin du péché et de la souffrance. la famille du défunt accueille tous les parents et amis venus témoigner leur sympathie, offrant à chacun à boire
et à manger. Là où nous sommes allés, ils avaient tout mis sur pied en 24h, et tout cuisiné eux-mêmes. Des choses excellentes à la mode du pays, pas seulement de l’acheté tout fait. Et ils vont recevoir du monde ainsi encore quelques jours…Tout le monde participe, et les jeunes ados ont aussi leur place par exemple pour distribuer en continu des
Lors d’un décès, la tradition veut que les hommes de la famille se fassent moines pour le temps du deuil. Ils se rasent la tête et revêtent l’habit orange des bonzes lors d’une cérémonie au pied du cercueil.
Lorsqu’on se rend à une « bonne maison », on apporte une enveloppe avec une offrande monétaire, pour aider la famille qui a des frais ces jours-là.
Le cercueil repose sous un empilement de caissons en bois peints en blanc et décorés dorés qui forment une pyramide.
Quand on a bien mangé et que les moines du temple sont venus faire les prières à domicile, on charge le cercueil et sa déco, les couronnes de fleurs,…sur une camionnette et l’on se déplace en cortège jusqu’à l’endroit de la crémation, un peu à l’écart du village, les bonzes marchant devant. Tout le monde ouvre son parapluie pour se protéger du soleil, car ici vers 14h30, il cogne dur. Arrivés sur place, le cercueil et sa déco sont mis en place, puis il y a à nouveau des prières, puis un arrosage du cercueil au jus de noix de coco pour « laver la face », c’est un rituel de purification.
Ensuite vient un discours où l’on raconte la vie du défunt. Puis l’équivalent de nos « honneurs »: chacun reçoit un bâton d’encens, une bougie et une fleur en papier et va déposer ce petit bouquet contre le cercueil. On défile ensuite devant la famille et on attend la mise à feu. Une fois que tout le monde a défilé, on arrose le cercueil et sa déco de bidons d’essence. Puis le feu est bouté, ici au moyen d’un ingénieux dispositif composé d’un fil de fer tendu qui sur lequel glisse une fusée(genre les petites fusées de notre fête nationale). Le feu prend très vite, là il y avait encore un quelques feux d’artifice au sommet de l’édifice pour rendre la chose jolie. les gens rentrent alors au village, certains vont à nouveau manger avec la famille,…
Les laotiens « loum », ceux des plaines, l’ethnie majoritaire montrent très peu leurs émotions en public. Ici, je n’ai vu personne pleurer…et la tradition veut que certains des participants à une « bonne maison » jouent aux cartes, à l’argent, pour porter chance au défunt dans sa nouvelle vie(?), pour ne pas être triste(?), pour qu’il parte en paix(?).

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