Dans le cadre de notre cours de langue, il m’est revenu à la mémoire une anecdote que nous avons vécue lors de notre premier passage dans ce pays, et je l’ai donc écrite en lao comme devoir du jour.
Lors de notre premier séjour au laos, nous avons eu l’occasion de rencontrer un paysan qui nous a raconté l’histoire suivante.
Il avait semé et cultivé des oignons fanes, les petits oignons que l’on cueille tout jeunes et blancs pour les manger avec les feuilles. Sa récolte était belle, et il décida d’aller lui même la vendre en ville. Il partit donc avec son tok-tok* très tôt le matin alors qu’il faisait encore sombre, lui conduisant et son fils l’accompagnant.
Malheureusement, ils eurent un accident sur la route et son fils fut assez gravement blessé. Il dut donc l’emmener à l’hôpital.
Finalement, le produit de sa récolte suffit tout juste à payer les frais des soins.
Ce qui m’a marquée dans cette histoire, c’est que pendant tout le temps où il la racontait, ce monsieur n’a cessé d’en rire, comme si c’était drôle.
*tok-tok ou tèk-tèk, c’est le petit tracteur des paysans, genre la motofaucheuse de nos paysans de montagne suisses que l’on peut utiliser pour tracter une petite charrette. Ils ont parfois un phare devant, en général pas d’éclairage derrière.
Pourquoi donc ce paysan rit-il en racontant une histoire qui à nos yeux paraît assez loin d’être celle d’un succès?
Mon hypothèse était que c’était pour ne pas montrer ses sentiments négatifs à ce sujet, celle d’Etienne était qu’il ne voulait pas perdre la face, et celle du prof était qu’il riait simplement de sa propre vie.
Le prof étant du pays, il doit avoir raison, même si cela nous paraît étrange.
Mais n’y a-t-il pas un proverbe (de Salomon apocryphe!!!) qui dit:
Heureux ceux qui savent rire d’eux-mêmes car ils n’ont pas fini de s’amuser.
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