Nos nuits sont rythmées par divers sons qui sont assez différents de ce dont nous avons l’habitude en Europe, bien que certains soient les mêmes.

A 21h30, nous entendons le clairon de la caserne qui envoie les soldats au lit. Puis alors que nous sommes couchés nous aussi, il n’est pas rare que quelques pétarades bien senties de la moto d’un jeune qui « s’éclate » nous sortent de la torpeur où nous étions en train de glisser. Si c’est le week-end, il y aura aussi quelque karaoké, parfois plusieurs simultanément, des fois tout proches, parfois plus lointains.

La rue se calme alors, et la faune prend le relais. Parfois crapauds , parfois cigales, ou alors les rats qui se déchaînent quelque part entre le toit et notre chambre à coucher.

Le mois de février a ses agréments particuliers, car chiens et chats sont en chaleur. Les chats miaulent et se livrent à de violentes bagarres sur les toits de tôle du voisinage. Quant aux chiens, ils communiquent bruyamment d’une maison à l’autre, quand ils ne sont pas juste en bandes dans la rue.

Si la lune est pleine, ou si c’est un jour particulier du calendrier boudhiste il se peut que nous entendions vers 3h du matin les moines du vat (temple boudhiste) qui frappent un gong au sonorités très basses et psalmodient leurs prières.

A 5h30, le clairon dit aux militaires de se lever, et ces temps-ci après cela on entend en provenance du même lieu je pense la « radio du peuple », chants populaires et éducation civique au programme.

Les voisins se lèvent, allument le brasier à charbon dont l’odeur caractéristique vient chatouiller nos narines, et l’on entend le tap tap régulier des couteaux de cuisine sur les planches à découper.

La rue reprend vie, et les premiers véhicules circulent, il est temps pour nous aussi de nous lever, et d’aller regarder le TJ suisse sur TV 5 Monde.

Nuits sonores

PS: Nous n’entendons pas toujours tout ce programme dans la même nuit!