Tout commence il y a quelques mois, quand après avoir mangé quelques fruits de la passion, maracoudja en Guyane, Etienne s’est souvenu qu’il en poussait à Cayenne, et que donc on pourrait essayer d’en faire croître ici. Semis en pot de plastique, arrosage minutieux et patience d’au moins un mois ont produit quelques plantules qui furent bientôt mises en pleine terre.
Les jeunes plants ont malheureusement crevoté, et nous en étions au deuil.
Comme vous le savez probablement aussi, nous poursuivons notre apprentissage de la langue du pays avec un professeur qui vient à notre domicile. Et comme tous les laotiens, particulièrement ceux qui ne sont plus tout jeunes, il est toujours très intéressé à voir ce qui pousse dans notre jardin. Et bien sûr, il suivait avec intérêt cette petite culture.
Lundi après-midi, il arrive avec un plant qu’il avait manifestement acheté en jardinerie pour nous. Exercice pratique immédiat, on creuse à la pelle, on améliore le sol avec ce que l’on trouve: les cendres du feu et un peu de terre plus riche en humus de dessous un arbre. On bricole quelques attaches avec de la feuille de bananier sèche et tortillée.
Il se trouve que bien que nous soyons théoriquement en saison des pluies, nous avons ces jours-ci une canicule digne du mois de mai, et le pauvre petit arbre a rapidement eu les feuilles toutes sèches et triste mine, malgré un arrosage bien régulier.
Jeudi, nouveau cours de langue…Voyant le triste état de la pauvre plante, notre prof décide qu’il faut la mettre aux soins intensifs et lui poser un goutte à goutte. Une bouteille de 1.5l en plastic fera l’affaire. On la perce en-bas d’un trou dans lequel on fait passer un bout de tissu en coton et on la remplit d’eau. puis on fixe le tout au chevet du malade, auquel on a enlevé toutes ses feuilles sèches. L’espoir est que la plante reprenne et se mette à produire de nouveaux bourgeons. Bien sûr que le mieux qui puisse lui arriver serait le retour des pluies!

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