Comme dans tous les pays du monde, et particulièrement sous les tropiques, nous n’échappons pas aux fourmis qui de temps à autre prennent d’assaut un coin ou l’autre de la maison. Celles d’ici sont minuscules, et s’il n’y en a qu’une ou deux, on ne les voit pas. On les remarque quand elles commencent à pulluler et qu’elles circulent en ligne sur un tracé déterminé par quelque obscure loi naturelle.

Comme vous le savez, nous rejoignons tous les matins notre école de langue de l’autre côté de la ville en vélo. C’est une expérience en soi que de circuler en deux roues le matin à l’heure de pointe. Le trafic est engorgé de grosses voitures, le type classique par ici étant le genre Toyota Hilux. Et comme chacun fait ce qui lui semble bon, qui s’arrêtant même pas très au bord presque dans un carrefour, qui déposant ses enfants dans la porte de l’école, et tel autre effectuant une manoeuvre improbable pour repartir dans l’autre sens, il arrive assez souvent que tout soit bloqué. Mais les deux roues sont comme les fourmis, plus petits, ils s’insinuent dans la moindre brèche, l’un suivant l’autre pour se retrouver en pôle position au carrefour suivant. Et là aussi l’union fait la force! Seul on ne s’engagerait jamais. Mais cinq ou six ensemble démarrent en grignotant petit à petit l’espace, et voilà les gros véhicules obligés de céder le passage.

Je vous laisse philosopher sur la stratégie des fourmis…qui parfois peut être bonne pour gagner un territoire auquel on aurait de la peine à accéder seul même avec un gros véhicule.