Fruit de saison: goyave.

Fruit de saisonDans le jardin du voisin, il y a un arbre à goyaves qui en produit parfois une petite récolte. Une branche donne de notre côté et nous en avons quelques unes qui tombent chez nous. C’est un petit fruit très parfumé, à la chair rose et pleine de petits pépins.

 

 

Fruit de saisonQuand il y en a, nous sommes en général alertés par l’odeur très fruitée et surveillons dès lors ce coin du jardin.

Ce matin, il y en avait une bonne poignée, et au lieu de les manger crues comme d’habitude, j’ai fait une petite confiture.

 

Fruit de saisonOn trouve aussi des goyaves chez les marchands de fruits, qui sont bien plus grosses que celles-ci, vert clair à chair blanche, avec moins de pépins…mais un parfum beaucoup moins intense aussi. La saison des pluies qui se fait bien cette année fait que l’arbre d’à côté produit plutôt bien, pour notre bonheur!


Espèces de, machins, trucs et choses

En langue laotienne autant que dans bien d’autres langues je pense, il y a des mots passe-partout qui signifient à peu près: chose, machin, truc, sorte de,… la spécificité en laotien est que ces termes sont des génériques qui avec le qualificatif approprié ont un sens bien précis.

Par exemple le mot « khüang » qui veut dire chose, ou objet. Des « khüang » à porter seront des vêtements, des « khüang » à moteur seront des machines,… Si l’on ne connaît pas le mot pour un outil, ou petit appareil, il y a de fortes chances que cela commence par « khüang » suivi de la description de la fonction de l’objet en question.

Un autre est le mot « Sing », qui veut aussi dire chose, mais d’une manière très générale, et comprenant aussi des choses abstraites. Et on le compose aussi avec des qualificatifs qui lui donnent un sens particulier. Il y a ainsi les choses construites(bâtiments), les choses plantées(cultures), les choses nécessaires, les choses sacrées,…Et une manière emphatique de dire « tout », c’est de dire « toutes les choses toutes les sortes ».

Un autre des ces mots à tout faire est « Khong », on peut d’ailleurs le coupler avec le précédent en « SingKhong » qui désigne alors les affaires ou effets personnels. Les « Khong » sucrées seront le dessert,…

L’autre jour dans l’épicerie du coin une dame arrive et demande des « Khong » pour personnes âgées. Mais de quoi s’agit-il?


1er août

Alors que nous avons célébré notre fête nationale, avec pour certains brunch à la ferme, grillades et autres descentes à la plage, j’ai essayé d’écrire en laotien ce que l’on célèbre en fait ce jour-là. L’objectif premier étant bien sûr d’exercer encore la rédaction dans cette langue, et de faire corriger le-dit écrit par notre prof.

J’ai donc brièvement fait allusion au Pacte de 1291, puis aux traditionnels feux, visibles alentour et qui nous rappellent que nous sommes faisons partie d’une communauté plus large.

En y réfléchissant un peu plus, je me dis que c’est intéressant d’avoir dans l’histoire fondamentale de notre pays un pacte d’alliance défensive. Beaucoup de fêtes nationales commémorent une révolution, ou une victoire guerrière, parfois aussi la libération d’une tutelle oppressive.

L’adjonction ultérieure des autres Etats, jusqu’à former la Confédération Helvétique d’aujourd’hui,histoire que je ne connais pas dans les détails, mais qui n’a pas toujours été lisse et facile, a aussi façonné notre manière d’être, de vivre et de penser. Déjà dans notre petit territoire, nous avons eu à apprendre à vivre avec des autres qui ne sont pas comme nous, qui ne parlent pas la même langue que nous, qui raffolent d’autres nourritures que nous,… et cet apprentissage de la diversité, du respect de l’autre, de la recherche du compromis c’est peut-être notre plus grande richesse. Vu d’ici, cela paraît encore plus précieux!

1er août


Le retour!

Le retour!

C’est la saison du retour du Mékong. Il pleut ici, il pleut au Nord et de semaine en semaine le fleuve reprend ses quartiers. Il n’est pas encore au pied des marches comme nous l’avions vu il y a deux ans, mais déjà la plage d’hiver est submergée et des îles se sont formées. Pour les gens qui cultivent en saison sèche sur les berges, il faut maintenant prendre la pirogue pour se rendre à sa maison des champs…et probablement penser à une solution si elle est submergées, ce qui peut arriver. Comme les gens d’ici, nous sommes néanmoins tout réjouis de constater ce retour. Dans le lit principal, les flots couleur café au lait roulent bon train, charriant des troncs et toutes sortes de détritus, malheureusement.

Le retour!

Le retour!

La petite maison champêtre se trouve menacée.


Vert(sii kiao)

Vert(sii kiao)

Vert, c’est la couleur de saison. Il pleut presque toutes les nuits et souvent une partie de la journée, ce qui produit une végétation exubérante partout. Ceci est le mur de l’arrière-cour de la maison, le lieu partiellement couvert où j’étends le linge à sécher. En saison sèche, c’est un mur, et en saison des pluies c’est presque un jardin vertical, plein de fougères et de mousses.

Des armées de petits escargots attaquent certaines plantes du jardin, et des cohortes de fourmis minuscules cherchent leur nourriture partout, y compris dans les maisons. Elles arrivent à entrer dans les paquets de sucre(plastic soudé!). C’est le moment de tout planquer dans des boîtes hermétiques. Et toute négligence ménagère sera immédiatement sanctionnée par une invasion en bon ordre.

Au fait, qui veut planter un manguier? Celui-ci vient de notre compost, et il y en a d’autres…

Vert(sii kiao)


Laos olfactif

Peut être est-ce dû à la saison des pluies, mais l’envie me prend cette fois-ci d’écrire un billet où l’odorat prédomine.

Notre journée commence parfois dans la réconfortante odeur du « Krao piak krao », c’est à dire la soupe de riz matinale, de nos voisins. Chez nous, la théière de thé vietnamien au jasmin accompagne notre plus traditionnel petit déjeuner. L’air extérieur sent la pluie, et certains coins de murs se couvrent de mousses et plantes diverses à l’odeur d’humus humide.

Plus tard, je me rends au marché retrouvant les senteurs de la rue: effluves de beignets de bananes à la pâte à frire délicieusement vanillée au coin de ma rue, mais aussi senteurs de diesel pas trop bien réglé le long du chemin.

Le grill à viande tourne déjà: porc et canards marinés du vietnamien du coin embaument l’air. Puis l’odeur indéfinissable des durians m’accompagne alors que je passe devant un magasin de fruits.

Dans le marché lui-même, on commence par l’encens d’une offrande matinale devant l’échoppe d’une vendeuse de chaussures. Puis les étals de légumes divers laissent parfois échapper quelque senteur d’herbe aromatique quand la marchande est en train de les aligner sur sa table.

Du côté de la viande, c’est l’odeur fade de la chair fraîche, et l’on ne s’attarde pas trop. Au détour du quartier des vendeurs d’oeufs, une senteur persistante agresse nos narines occidentales: de grandes cuvettes pleines d’un jus brun-grisâtre ou surnagent têtes et arêtes de poisson en sont l’origine. C’est le pa dèk, la sauce de poisson fermenté indispensable à la cuisine laotienne.

Retour à la rue, puis achat d’un ananas au parfum prometteur. Effectivement, à l’ouverture il s’avère juteux et à point.

Je cuisine un « jeow mak küa », dip de chair d’aubergines grillées parfumé à la coriandre, aïl, piment et citron qui accompagnera le riz et le poisson du jour.

On y ajoute un plat de feuilles: salade, chou, menthe, aneth, concombre, et on confectionne de petites bouchées parfumées avec un peu de tout(riz collant, poisson, jeow et feuilles) pour un éclatement de saveurs en bouche.

Laos olfactif


Entre deux cultures

Entre deux culturesAprès quatre semaines en Suisse au bord de notre cher lac dans lequel nous avons pu nager presque tous les jours, nous vivons à nouveau le retour dans notre pays d’accueil, pays du riz, du sourire, de la saison des pluies.

Au revoir les raisinets, framboises, cerises, abricots, et pêches diverses.

 

Entre deux culturesEt bonjour mak long ngong, longanes,mangoustans, ramboutans, ananas et bananes, ces dernières étant toujours aussi bonnes et bon marché.

Au revoir le lac et bonjour les rizières qui verdissent en attendant la récolte.

Et on retrouve la langue laotienne et ses jolies modulations tonales.


Aux grottes de Kong Lor.

Toujours dans la même sortie, nous avons eu l’occasion de visiter les grottes de Kong Lor. La particularité ici c’est qu’il s’agit d’une rivière souterraine, ou plutôt d’une rivière qui a creusé un tunnel sous la montagne. Cela donne un parcours souterrain de quelques kilomètres navigable en pirogue.

 

En quelques endroits, il y a des rapides qui nécessitent de descendre et de marcher dans l’eau et la boue des berges, boue super glissante. On nous débarque aussi une fois pour visiter une grande grotte avec stalactites et stalagmites. Une fois le tunnel traversé, on est sur le territoire du village voisin.

 

 

Ce qui est impressionnant c’est le trajet dans le noir, à part les torches. C’est sinueux et plein de rochers, et les piroguiers slaloment adroitement pour trouver leur chemin. Belle découverte pour nous et tous nos collègues.


Le repiquage du riz

repiquer le rizUne récente sortie dans la province de Khamouane, une très belle région avec des montagnes karstiques où l’érosion a sculpté le paysage, nous a permis de voir le travail des agriculteurs lao à la saison du repiquage du riz.

Les premières pluies ayant été bonnes, le terrain peut être labouré, puis inondé.

 

repiquer le rizAprès le passage d’une machine pour aplanir le fond, le repiquage manuel peut commencer. Toute la journée, par pluie ou beau temps, les travailleurs plantent quelques plants de jeune riz par trou, et petit à petit les champs se mettent à prendre cette couleur verte qui enchante nos yeux.

 

repiquer le rizAuparavant le riz aura été semé serré en pépinière, un petit coin bien barricadé contre les buffles et autres amateurs de jeunes pousses, et au moment du repiquage, ce sont souvent les dames un peu plus âgées qui le préparent en petites bottes qui seront ensuite apportées aux planteurs.

 

Une grande partie du riz laotien est encore cultivé ainsi, avec peu de mécanisation, et d’abord en vue d’une consommation locale. Il existe diverses variétés suivant les régions, avec des subtilités de formes de grains et de saveurs, et les gens sont souvent attachés au riz de leur terroir.


Kin daï / kin bô daï

C’est toujours intéressant de se promener dans la nature avec des laotiens. Pour les plantes c’est simple, il y a deux catégories principales, et comme le titre l’indique ce sont comestibles/non comestibles

La très belle fleur ci-dessus n’est pas une orchidée, mais une zingibéracée, de la famille des gingembres donc et elle est dans la catégorie « kin daï », que l’on peut manger.