Nuits sonores

Nos nuits sont rythmées par divers sons qui sont assez différents de ce dont nous avons l’habitude en Europe, bien que certains soient les mêmes.

A 21h30, nous entendons le clairon de la caserne qui envoie les soldats au lit. Puis alors que nous sommes couchés nous aussi, il n’est pas rare que quelques pétarades bien senties de la moto d’un jeune qui « s’éclate » nous sortent de la torpeur où nous étions en train de glisser. Si c’est le week-end, il y aura aussi quelque karaoké, parfois plusieurs simultanément, des fois tout proches, parfois plus lointains.

La rue se calme alors, et la faune prend le relais. Parfois crapauds , parfois cigales, ou alors les rats qui se déchaînent quelque part entre le toit et notre chambre à coucher.

Le mois de février a ses agréments particuliers, car chiens et chats sont en chaleur. Les chats miaulent et se livrent à de violentes bagarres sur les toits de tôle du voisinage. Quant aux chiens, ils communiquent bruyamment d’une maison à l’autre, quand ils ne sont pas juste en bandes dans la rue.

Si la lune est pleine, ou si c’est un jour particulier du calendrier boudhiste il se peut que nous entendions vers 3h du matin les moines du vat (temple boudhiste) qui frappent un gong au sonorités très basses et psalmodient leurs prières.

A 5h30, le clairon dit aux militaires de se lever, et ces temps-ci après cela on entend en provenance du même lieu je pense la « radio du peuple », chants populaires et éducation civique au programme.

Les voisins se lèvent, allument le brasier à charbon dont l’odeur caractéristique vient chatouiller nos narines, et l’on entend le tap tap régulier des couteaux de cuisine sur les planches à découper.

La rue reprend vie, et les premiers véhicules circulent, il est temps pour nous aussi de nous lever, et d’aller regarder le TJ suisse sur TV 5 Monde.

Nuits sonores

PS: Nous n’entendons pas toujours tout ce programme dans la même nuit!


Côté rue toujours!

Côté rue toujours!La saison avance et ce qui la plupart du temps n’est qu’une liane à feuilles poussiéreuses devient le temps de quelques semaines une débauche de fleurs d’un orange exceptionnel. Le toit et le mur d’une maison voisine en sont tapissés et je les ai vite prises en photos avant que leur gloire ne passe.

 

Côté rue toujours!


Au coin de la rue

Au coin de la ruePour ceux qui en ont vu le début, voir aussi une mention antérieure sur ce blog, voici l’état du chantier juste à côté de chez nous. Vous remarquerez toujours le même type d’échafaudages, et aussi que la maison a bien poussé. Le chantier est étonnamment calme ces jours, changement d’ouvriers ou manque de « gneun »?(argent)

 

Au coin de la rueAu coin de notre allée ce désolant spectacle. Nous avons de nouveaux voisins, un tout jeune couple du pays, et apparemment, ils n’ont pas encore compris qu’il vaut mieux mettre sa poubelle à la rue le soir d’avant le passage du camion, et qu’un bon sac noir solide supporte mieux les assauts canins…


Mè bàn

Une personne très importante dans la vie d’un(e) expatrié(e), c’est sa mè bàn. C’est à dire la personne qui vient à domicile faire le ménage, voire la cuisine et les courses. C’est un grand sujet de conversation entre expat:les vertus comparées de leurs mè bàn. Ce sont souvent des jeunes filles qui font cela pour gagner quelque argent tout en étudiant l’anglais ou autre chose, en attendant soit de trouver un meilleur boulot, soit de se marier. Mais il en existe aussi qui font cela toute leur vie, et deviennent des vraies professionnelles de la gestion d’une maison, depuis la garde d’enfants, jusqu’à l’approvisionnement en eau, en passant par la cuisine et la vaisselle de toutes les réceptions que la Madame donne.

D’autres sont mè-ban d’un bureau, et là aussi leur compétences pour faire rouler les choses sont parfois impressionnantes.

Pour ma part, j’ai commencé par être ma propre mè-bàn, notre maison n’étant pas si immense, et moi ayant bien le temps de m’en occuper.

Puis une école pré-professionnelle de notre connaissance cherchait à placer de jeunes filles pour deux heures de ménage par jour, contre une modeste rétribution, pour qu’elle puissent commencer à travailler et se former.

Depuis septembre donc, une de ces jeunes filles vient à l’heure de la vaisselle de midi, fait la-dite vaisselle et les nettoyages de la maison.

Il y a eu changement de semestre, et pour que les filles voient des contextes différents,  changement d’affectation. Me voici donc avec une nouvelle jeune fille dont je fais peu à peu la connaissance. Celle-ci vient de Vientiane, et parle donc le lao que nous apprenons ici. Je la comprends donc mieux que la précédente qui venait d’une province de montagne et était d’origine H’mong, donc avec une autre langue maternelle.

Mè bàn


jardin de l’amitié(suite)

jardin de l'amitié(suite)Pour ceux d’entre vous qui ont participé de près ou de loin, voici quelques images de l’état actuel.

Au premier plan, une nouvelle planche de moutarde lao que nous allons bientôt attaquer. Derrière, beaucoup de coriandre qui va aussi bientôt passer. Je vais peut-être tenter d’en laisser monter en graines.

 

jardin de l'amitié(suite)Au deuxième plan à droite quelques plants de zinnias et tournesols que j’espère voir grandir et fleurir. Il y a aussi une tomate venue toute seule. Quelques plants de capucines qui ont l’air bien partis cette fois. Merci à l’aimable contributeur qui m’ a fait parvenir de nouvelles graines. Et merci à tous ceux qui ont mis leurs mains dans la terre d’ici! je me réjouis de voir ce que cela va donner. Je vais réaménager le carreau à gauche au fond qui a bien produit des légumes d’ici et qui arrive en fin de cycle. Il faut que je m’habitue: pour tous les légumes à feuilles, salades,…cela va beaucoup plus vite ici, et il faut consommer rapidement.

 


Une cuiller de Bô pèn Nyang

Depuis quelques temps déjà, le lave-linge qui  nous était bien utile sous ces climats où l’on transpire beaucoup montrait des signes de vieillesse. Entre autres, il avait de la peine à se mettre à essorer et une fâcheuse tendance alors à se bloquer dans un cycle sans fin de vidanges et remplissages. Ceci entraînant une sur-consommation d’eau qui vidait notre précieux tank de 1200l à vitesse accélérée.

Un jour que notre propriétaire était dans la maison d’à côté qui lui appartient aussi, je lui a fait part du problème. Elle a aussitôt envoyé son fils embarquer la machine(tout seul) sur l’arrière de son Toyota Hilux.

Une semaine passa, sans nouvelles. Je pris mon téléphone et appelais le fils, qui eût l’air désolé et…me ramena la machine en disant qu’on ne pouvait pas la réparer, qu’il allait parler avec sa mère pour qu’elle en rachète une autre et qu’entre temps, moyennant de ne pas toucher au panneau de programme, la machine devrait fonctionner.

Essai fait, elle ne se contenta de remplir et le moteur ne se mit même pas en marche. Je sortis donc le linge et finis le travail à la main, et rappelai le jeune homme, qui se confondit en excuses et promit de faire quelque chose dès le lendemain(samedi).

Le week-end passa et toujours rien à l’horizon. Lundi matin, je repris mon téléphone et rappelai encore le jeune homme, tout en ayant l’arrière pensée que je devrais peut-être plutôt appeler Mme mère et lui faire savoir dans mon meilleur lao( qui n’est pas tant bon) que cela commençait à bien faire.

Donc de nouveau, excuses et promesses. Et cette fois lundi soir vers 20h, le jeune homme et son épouse vinrent nous livrer la petite merveille que voici.

Une cuiller de "bô pèn nyang"

Comme nous avons eu subitement un temps exécrable et inédit: 13°C et pluie(!!!), je n’ai pas fait de lessive mardi, mais aujourd’hui, elle tourne!

« Bô pèn Nyang », cela ne fait rien, ce n’est pas grave.


Coutumes

Je ne résiste pas à l’envie de partager ce texte que nous avons lu lors d’un de nos cours de lao. La traduction est libre, le mot à mot serait encore plus drôle…

 

Préparatifs de mariage.

 

Le mariage est une chose très importante. Avant le jour du mariage, la plupart de jeunes couples ont beaucoup de choses à préparer et parmi celles-là la chambre nuptiale.

 

Certains couples ont une chambre dans leur propre maison alors que d’autres vont louer temporairement une maison pour cela.

 

Une fois qu’ils ont trouvé la chambre, il faut la repeindre à neuf. Certains couples la peindront en rose, ou en bleu, ou dans un ton crème, cela dépend des goûts de chacun. Il y a encore une chose très importante : le choix d’un lit qui sera le lit du couple, d’une armoire et d’un miroir. Pour le matelas, cela dépend des moyens du couple : les plus modestes prendront un matelas ordinaire, d’autres un matelas rembourré alors que ceux qui ont de l’argent choisiront un matelas à ressorts. Pour la literie, certains choisiront du blanc, alors que d’autres préféreront une autre couleur.

 

Arrivé le jour du mariage, la chambre aura été magnifiquement décorée, soit par le jeune couple, ou alors avec l’aide d’amis proches.

 

Quand toutes les cérémonies seront terminées, le jeune couple sera envoyé dans sa chambre et là toute la parenté, tous les amis et voisins et tous les autres invités de la noce viendront admirer la chambre du nouveau couple et présenter leurs vœux de bonheur.

 


Petite bête!

Un joli spécimen croisé dans une grotte: nous n’avons pas photographié ma petite main à côté, elle eût été à peine plus grande. Nous avons croisé déjà plusieurs araignées de ce style: petit corps et longues pattes. certaines font de belles toiles dans les sous-bois. Je ne sais pas si elles piquent, mais elles n’agressent en tout cas pas, et je ne leur serre pas la patte!


Luang Pra Bang-Vang Vieng

Luang Pra Bang-Vang ViengPour profiter des beautés du pays avec nos visiteurs de Noël, nous avons fait une escapade de quelques jours dans la région de Luang Pra Bang, et sommes revenus sur Vientiane en bus, avec une escale de 2 jours à VangVieng.

Ici, un jardin potager sur les berges d’une rivière en basses eaux.

 

Luang Pra Bang-Vang ViengEntre Luang Pra bang et Vang Vieng, de vraies montagnes, comme chez nous.

Même les brumes matinales y étaient. Ce genre de paysage me donne une sensation de connu, un petit sentiment d’être à la maison.

 

 

Luang Pra Bang-Vang ViengLa route en Luang Pra Bang et Vang Vieng, en assez bon état. C’est la route n°13, qui traverse le pays du Nord au Sud. Elle est cependant très sinueuse et les tronçons à nids de poules ne manquent pas. Nous avons donc été bien secoués pendant les 5h passées à l’arrière d’un brave Toyota Hiace.

 

 

Luang Pra Bang-Vang ViengA VangVieng, nous avons pu visiter des grottes relativement peu aménagées. Un vieux paysan du coin guettait le touriste en bas et nous a servi de guide. Nous étions contents de l’avoir, car seuls nous n’aurions pas oser aller si loin à la seule lueur des lampes de poche. Nous avons parcouru environ 1 km je pense, et vu plein de magnifiques concrétions.

Pour découvrir le même périple avec d’autres yeux.


Au marché!

Aujourd’hui j’ai le plaisir de vous présenter quelqu’un avec qui je parle presque tous les jours: ma marchande de légumes. Difficile de savoir pourquoi au début je me suis arrêtée chez elle plutôt que devant l’un des autres stands semblables que nous trouvons au marché. Je lui suis assez fidèle parce qu’elle a toujours des produits bien frais, et aussi parce qu’elle a eu la patience de me répéter les montants à payer lentement, et de me regarder compter laborieusement mes Kip dans mes premiers temps ici. Là nous sommes allés faire les courses avec quelques uns de mes enfants ici présents et elle a accepté qu’on la photographie.