Les pronoms!

Dans notre étude de la langue lao, s’il est des découvertes savoureuses d’expressions idiomatiques, l’un des sujets d’étonnement pour moi ce sont les pronoms.

Quand on débute, on apprend que « je » se dit « khoï » et « tu » c’est « tjiao ». A l’usage, on remarque qu’il y en a d’autres pour les occasions formelles, ou pour marquer du respect envers certaines personnes. En général, les gens n’utilisent pas beaucoup le « khoï ». Ils parleront plutôt d’eux mêmes en utilisant une forme qui les place face à leur auditeur, genre « soeur aînée », « enfant », « oncle », ou « adjaan »(=professeur) pour un enseignant ou un pasteur,…

Ma découverte du jour vient de ce qu’en cherchant dans le dictionnaire français-lao sous esclave , on trouve « khoï »(je) alors que « tjiao »(tu) a plutôt une résonance royale.

Cela ne nous rappelle-t-il pas quelque chose?

« Considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes… » Philippiens 2,3.

C’est peut-être aussi à cause de cela que les lao évitent autant ce « khoï » que nous falangs ignares utilisons à tort et à travers.


Artisan

 

Mon sac bien aimé, le noir, celui qui m’accompagne partout, m’a lâché juste au moment où nous partions en week-end prolongé. Mon cher sac, si pratique quand on se déplace à vélo ou à moto…Le point d’attache de la bandoulière s’est décousu, et ma machine à coudre toute légère n’est pas capable de s’attaquer à ce genre de travaux.

Mais au Laos, on ne jette pas on répare. Et il m’ est revenu à l’esprit que pas loin du marché, un monsieur répare toutes sortes d’objets dont des sacs dans son petit atelier équipé d’une solide machine à coudre le cuir. Je m’en fus donc le trouver ce matin avec l’objet sinistré.

Comme je suis une « mè thao », une grand-mère, mais ici c’est un titre et une place  dans la société, il m’a fait asseoir sur un tabouret pendant qu’il opérait. Et j’ai admiré sa dextérité, tout en ayant une mini conversation en lao avec lui. Il a commencé par découdre la doublure pour pouvoir accéder à l’endroit du dégât, puis a reposé le morceau qui s’était décousu. Il a continué en m’offrant de consolider aussi l’autre côté, ce à quoi j’ai acquiescé, puis a recousu la doublure. Ensuite, il a posé un rivet de chaque côté pour assurer plus de solidité.

Il a ensuite énoncé son prix que j’ai payé sans marchander. 20000 Kip soit à peine 2.50 FS.

Artisan

 

 

 

 

 


Légume du jour

Légume du jourUn de mes légumes favoris au Laos: le liseron d’eau. il est très populaire par ici, et je soupçonne qu’il pousse facilement dans tous les marigots du coin.

Il faut donc bien le laver, et enlever ses racines.

 

 

Légume du jourEnsuite on le tronçonne, en gardant bien ses tiges creuses qui donnent au plat terminé ce petit côté »scrotch-scrotch » irrésistible.

On l’accompagne de ses alliés favoris:  de l’aïl et un peu de piment.

 

 

Légume du jour 

 

On passe le tout au Wok dans un peu d’huile, puis on assaisonne avec le « Maggi » et le « Knô » local. Eh oui, ces marques de chez nous ont migré et se sont adaptées.

 

Légume du jourPour accompagner, un poisson acheté tout vif au marché, que la marchande a tué , écaillé, vidé en un tournemain.On le poche dans un bouillon assaisonné de: galanga (racine genre gingembre au parfum résineux), citronnelle d’Asie, feuilles de « makrout » (genre de citronnier aux feuilles parfumées), aïl,…

 

Légume du jour« Seun Sèp deu! » Bon appétit!

Le bouillon est servi dans les bols à part, et le poisson s’accompagne de la petite sauce pays: sauce de poisson additionnée d’aïl, de piment en rondelles et de citron.

Nous voilà bien atterris au Laos!

 

 


Ceux qui ont de la terre aux pieds…

Dans le monde urbanisé et trépidant d’aujourd’hui, il arrive de croiser des gens qui semblent n’avoir aucune idée de la provenance de leur nourriture, le lait vient du magasin et les carottes arrivent bien droites et propres dans les rayonnages du rayon fruits et légumes, quelle que soit la saison.

Pourtant, même en Suisse, et encore plus au Laos, beaucoup d’humains bien que citadins et professionnellement loin de la terre ont encore une âme de cultivateur et sèment, plantent et récoltent dès qu’ils en ont l’occasion.

Tel cet habitant d’une rue voisine qui non seulement jardine tout le tour de sa maison, mais sème fleurs et plantes aromatiques au bord de la rue.

Tel autre est enseignant, mais plante aussi largement dans son jardin, et offre généreusement plants et productions. En fait, là je ne sais pas de qui je parle, car j’en connais au moins un au Laos et un en Suisse dans ce cas.

Et si j’écris ce billet, c’est parce que je me reconnais aussi comme « ayant de la terre aux pieds », c’est à dire besoin de cultiver un peu de terre, de tenter de faire pousser une ou deux plantes, et qu’aujourd’hui je retrouve mon jardin de Vientiane.

Ceux qui ont de la terre aux pieds...

 

 


Le pays où l’on est né…

Le pays où l'on est né... 

 

Pour un petit mois dans notre pays d’origine, nous profitons du frais, du Jura, de marcher sans suer sang et eau, de la splendeur de l’automne, des montagnes, des paysages variés, …

 

 

Le pays où l'on est né... 

 

La vue au loin: je ne crois pas que nous irons voir la neige de près, au fait elle ne nous manque pas vraiment.

 

 

 

 

 

Le pays où l'on est né... 

 

La vue au sol: bien que ce soit l’automne, il y a encore de la flore, des champignons, des arbres qui se colorent,…

 

 

 

 

Le pays où l'on est né... Et le lac si bleu cher à nos coeurs. Même son odeur nous a ramené en plein dans notre terroir.

Mais ce que nous n’écrirons pas en détail ici, c’est les très nombreux signes d’amitiés, visites repas, échanges,…avec nos familles et amis.


Villages du Sud

Villages du SudEn route pour une sortie dans un village du Sud, nous passons au bord de la rivière où c’est l’heure du bain et de la lessive. Dans ce village, certains ont des captages privés à domicile, mais beaucoup dépendent encore de la rivière pour tout ce qui est lavage et hygiène.

 

 

Villages du SudUne maison modeste en bambou tressé. Elle est sur pilotis, ce qui est bien nécessaire dans ce climat où les pluies de l’été peuvent être assez violentes.

Ce village est un village peu favorisé, et certaines maisons sont dans un piteux état. Celle-ci a au moins l’air d’avoir un bon toit.

 

Villages du SudDans ce même village, notre ONG en partenariat avec les autorités et la population locale, a mis sur pied deux classes du soir pour adultes désirant se remettre à jour en lecture, écriture et calcul. Ces personnes viennent quatre soir par semaine pour les cours dans l’école du village.


Bus de nuit

Pour nous rendre dans le Sud du pays depuis Vientiane, le moyen de transport privilégié est le bus de nuit. Voici celui que nous avions lors de notre descente sur Savannakhet avec Nancy, et son chauffeur à côté. Nous avons donc embarqué à 20h30 à Vientiane et sommes arrivés vers 05h du matin à Savannakhet.

Nous avions les 4 couchettes tout à l’avant tout en haut du bus, avec vue panoramique, dont nous avons en fait peu profité vu que c’était un trajet entièrement nocturne. La clim était à fond, limite froid et nous avons bien enroulé les couvertures autour de nous. Le chauffeur a bien conduit, pas d’exploits suivis de freinages violents…

Pour se remettre d’une nuit où le sommeil fut rare quand même, rien ne vaut un bon bol de pheû chaud(la soupe de nouilles avec ses herbes diverses et son bouillon parfumé). Le soleil va se lever et nous allons découvrir Savannakhet…

 

 


surprise!

Nous avons au jardin quelques bananiers qui font à peine deux mètres de haut, soit beaucoup moins que ceux qu’on voit dans d’autres jardins. Nous pensions donc qu’il faudrait beaucoup de temps avant de les voir se décider à produire. Pourtant, l’autre matin, après une bonne nuit d’orage est apparu ce qui se confirme être une belle fleur qui commence à montrer des petites bananes en formation.

Peut-être que notre prédécesseur qui les a plantés a choisi une variété petite adaptée aux jardins?

surprise!


Encore les bébêtes!

Encore les bébêtes!

clic sur l’image pour voir en grand!

Ce lundi matin, comme parfois, je vais donner un coup de balai à l’allée devant notre portail où les flamboyants laissent toujours tomber un tas de feuilles sèches et de brindilles. Levant la tête, je remarque un trafic aérien soutenu en direction du mur de la maison voisine, qui est recouvert d’une plante genre liane qui fait d’ailleurs de fort belles grappes de fleurs oranges en sa saison. Cette fois-ci ce ne sont pas de petites abeilles à miel, mais des guêpes assez impressionnantes qui ont construit un nid de belle taille. Affaire à suivre…


Les aventures d’un canard

Les aventures d'un canard

Ecoutez-tous en frémissant, l’histoire courte et véritable d’un canard entreprenant qui échappa à une fin lamentable.

Mercredi matin, nous trouvâmes Mr. canard trônant dans la petite allée qui dessert notre maison et celles de nos voisins québécois. Il était là, imposant, l’air d’attendre, avec encore à la patte un bout de plastique qui laissait imaginer son histoire. Probablement qu’emmené à moto, ou en touk-touk avec quelques congénères vers un quelconque endroit de boucherie, il se débattit, tira sur ses liens et parvint à s’enfuir juste devant chez nous.

Notre coeur et celui du voisin s’étant attendris, nous lui offrîmes de l’eau et constatâmes que monsieur ne daignait boire que dans une flaque au sol. Personne d’entre nous n’ayant le cran et l’envie de faire boucherie derrière sa maison, nous avons donc cherché une solution pour ce pensionnaire inattendu. Le gardien du SFE n’avait pas l’air intéressé, personne du quartier ne l’a volé, il faut dire que nous l’avons rentré dans nos jardins fermés la nuit, n’ayant pas envie que les chiens l’égorgent.

La solution est venue de la mè ban du SFE qui se trouve avoir déjà quelques canards chez elle. Elle est venue hier capturer l’animal, et hop on lui attache les pattes, on le glisse dans un grand sac en plastique tressé, on fait un petit trou pour sortir la tête et le cou et départ dans le bus pour se rendre de l’autre côté de la ville. Elle a décrété que c’était un beau mâle et qu’elle allait le garder pour qu’il fasse des petits avec ses canes.

La morale de cette simple histoire tient en deux points:

  • Quelque désespérée que puisse sembler une situation, comme le canard, ne perdons pas espoir et cherchons la sortie
  • Si un matin quelque animal sauvage ou d’élevage débarque à votre porte, en ville, il se pourrait bien que vous habitiez…au Laos
  • Les aventures d'un canard