A la place des petites boutiques qui ont péri dans l’incendie du mois de juin, nous voyons monter une assez grande maison.
Au début du chantier, tout au fond contre les maisons qui sont derrière a été monté un espèce de couvert, comme une estrade avec un toit en tôle qui sert de jour de cuisine réfectoire aux ouvriers, et de nuit de dortoir. C’est assez fréquent que les ouvriers du bâtiment vivent sur les chantiers. Vous voyez les échafaudages, c’est impressionnant ce qu’ils arrivent à faire avec ce système.
La saison des pluies étant terminée, le temps fraîchissant, c’est le moment de reprendre son jardin en mains et d’y planter ou semer du nouveau.
Et peut-être parce que j’y montre un intérêt bienveillant, ou parce que mon potager était un peu négligé, deux personnes lao ont offert un coup de main.
Ici c’est notre prof de lao qui nous a apporté des graines de son jardin. J’avais défriché le carreau nouveau et préparé le sol, mis de notre compost,… et hier nous avons commencé notre cours de langue par des semailles.
L’autre personne qui a contribué, c’est notre mè-ban qui a eu des plantons par sa mère et nous a planté quelques légumes d’ici. Vous voyez son carreau avec les jolis plants bien alignés. J’espère que les escargots et limaces épargneront tout ça, car ils m’ont ravagé mon semis précédent de capucines qui avaient bien levé mais dont il ne reste qu’un plant.
Encore quelques images de Luang Pra Bang. Ici c’est le palais royal. Le laos était autrefois un royaume, et LPB était la ville royale.
On peut visiter, il faut porter des habits « souphap », c’est à dire jambes couvertes et pas d’épaules nues.
Dès 17 h, le marché de nuit prend ses quartiers, et les touristes cherchent les jolis textiles que les marchandes marchandent en susurrant à mi-voix. Il y a de fort jolies choses, et aussi un peu de toc, mais pas trop. Nous avons vu plein de broderies H’mong qui nous ont rappelé quelque chose…
Et encore une cascade, plus haute celle-ci. Nous avons pu monter au départ de la chute, traverser à gué et redescendre de l’autre côté. Un vrai plaisir pour petits suisses, que nos collègues laotiens n’ont pas boudé. Mais certaines dames ont eu des courbatures le lendemain! (pas nous bien entraînés par notre récent passage au pays!)
En sortie du côté de Luang Pra Bang, nous avons fait une excursion aux cascades Tad Saè. Il faut d’abord faire un petit trajet en pirogue pour accéder au pied des chutes.
Le lieu est bien aménagé pour les touristes que nous sommes, et nous ne résistons pas à l’attraction du lieu: un tour à dos d’éléphant. Petite balade en forêt, l’animal se ravitaille en route. Le tracé passe aussi par une traversée de rivière, la descente des berges est spectaculaire, mais nos montures ont le pied sûr. C’est d’ailleurs étonnant de voir par quels petits sentiers ces grosses bêtes peuvent passer. Ce n’est pas étonnant qu’ils aient été beaucoup utilisés pour des travaux de débardage.
Malheureusement, il n’y en a plus de sauvages, la cohabitation avec les activités humaines étant difficile.
Notre cornac étant descendu pour faire les photos, notre animal décide tout seul de dépasser le précédant, puis « rhoone » un peu, on le sent qui vibre, barrit, et s’en va boustifailler dans les bordures.
C’est rigolo là-dessus et ça balance. Je ne suis pas sûre d’être partante pour une journée entière sur cette monture, il faudrait s’habituer.
« Khii Sang » = monter à dos d’éléphant
Ensuite les cascades qui descendent de bassin en bassin. Le bassin le plus bas sur la rivière sert au bain des éléphants, et on peut aussi payer pour aller se baigner avec un éléphant. Nous nous sommes contentés de regarder. Il s’agit de monter à cru sur le cou de l’animal, comme les cornacs, puis celui-ci entre dans l’eau et se baisse jusqu’à tremper, ou éjecter son cavalier.
Ti-Chien noir et feu, seul au monde et errant dans les rues poussiéreuses de la ville découvrit un beau matin, ou plutôt probablement une belle nuit, une jolie maison blanche entourée d’un jardin vert dont les arbres promettaient ombre et fraîcheur. Bien qu’entouré de murs et fermé par un grand portail, ce dernier n’était pas inaccessible à Ti-Chien dont la minceur lui permettait de se faufiler entre les barreaux sans problème.
Il y entra donc et inspecta ce qu’il considérait d’ores et déjà comme son nouveau domaine, puis s’installa sous le couvert pour surveiller la porte et voir à quoi ressembleraient ses futurs maîtres. Bien sûr que le premier jour, madame le chassa, mais il se dit qu’en y mettant un peu du sien, il saurait bien la séduire. Il revint donc, et cette fois-ci il s’installa d’autorité sur la terrasse d’entrée, bien couché en rond sur le paillasson qu’il trouva à son goût.
Hélas, bien qu’étant une mé-thao d’apparence inoffensive, la madame du lieu le chassa en lui lançant des cailloux et il dut retrouver la rue. Pire encore, elle prit de la large ficelle en plastique et rendit les interstices du portail infranchissables.
Il ne lui resta plus qu’à repartir en quête d’un autre logis.
clic et voir Ti-Chien derrière le vélo rouge
Dans les contrées non urbanisées du pays, la gestion des déchets est encore totalement à l’astuce de l’utilisateur, et les gens font du feu avec ce qui est brûlable et enterrent le reste, ou vont le jeter dans la forêt.
En ville, les déchets sont ramassés régulièrement par de gros camions à ridelles bien hautes sur lesquels les éboueurs entassent les sacs jusqu’à tout plein. Je ne sais pas ce qui arrive ensuite, probablement une décharge où l’on enterre…
La généralisation des sacs en plastique pose problème: on en reçoit pour tout et pour rien, et quand je vais faire les courses avec un sac plus durable, il faut bien se défendre pour que tout ne soit pas d’abord mis dans un sachet rose ou bleu. Le tri des déchets commence toutefois: il y a des dames avec des charrettes qui ramassent les bouteilles en PET, genre bouteilles à eau.
Pour notre poubelle, on nous avait juste dit que le jour pour la poser à la rue était le mercredi soir. Et effectivement, le camion passe le jeudi matin assez tôt. Nous avions bien l’idée que ce service devait se payer, car des amis nous l’avaient dit, mais nous n’avons rien vu pendant huit mois. Puis un jour deux dames sont venues avec plein de coupons -factures mensuels et elles nous ont fait payer quatre mois.
Elles ont repassé il n’a a pas longtemps, et je leur ai payé août-septembre octobre, c’est plus facile maintenant que je peux lire le papier.
D’une manière générale, l’encaissement des services fixes, comme l’eau et l’électricité est encore assez artisanal. On vient déposer une facture dans notre « boîte aux lettres », cylindre de métal posé horizontalement et ouvert en son extrémité. Pour la payer, jusqu’à il y a peu, il fallait aller à la banque, faire la queue au guichet puis attendre que la demoiselle de service ait rempli un formulaire en deux exemplaires et le signer.
Saut spatio-temporel: maintenant on peut aussi payer avec son téléphone portable.
Avant notre passage en Suisse du mois de septembre, l’un de nos bananiers de jardin avait fleuri et commencé un régime. Ce régime est resté petit, deux petites mains et c’est tout.
Puis nous sommes partis un mois en Suisse, et à notre retour, le bananier était par terre, la tige bien endommagée, certainement un coup du mauvais temps et du fait que nous n’avions pas mis d’appui à notre plante.
Etienne a donc redressé et tuteuré le plant, et nous avons suivi, non sans perplexité, le développement du petit régime de bananes. Enfin elles ont mûri, et bien que très petites, nous les trouvons exceptionnellement savoureuses, c’est sûrement affectif!
Pour continuer dans le thème des bananes, il nous faut mentionner les très goûteuses bananes grillées qui se vendent au coin des rues et sont délicieuses toutes chaudes. Nous avons eu l’occasion d’en déguster hier lors de notre cours de lao, c’est le prof. qui a fourni le goûter! (et nous n’avions plus faim pour le souper)
Voici une photo que nous avions prise le 15 juillet, alors que le Mékong était en crue. Il ne restait plus que quelques petites îles, et la pauvre petite maison à l’extrémité de celle-ci semblait avoir bien les pieds dans l’eau. Le niveau d’eau était impressionnant à ce moment-là, et on commençait à parler de cote d’alerte.
Et voici presque le même endroit samedi dernier. Cette fois-ci, l’île a presque rejoint la terre ferme et de petits champs cultivés commencent à apparaître. Les légumes de saison sèche sont très prisés, et la terre d’alluvions est bien fertile.Il faut quand même encore une pirogue pour rejoindre l’île, mais on pourra bientôt passer à pied sec.
Dans notre parler vaudois, parfois la phrase s’alourdit un peu pour bien appuyer le sens.
Ainsi pour inviter un ami à tester un nouveau vin, nous dirons: « goûte-voir ce nectar ».
Ou « essaye voir donc ce truc-là ».
Le plus lourd étant bien sûr: « regarde voir! »
Bien qu’il n’y en ait point comme nous, il y en a quand même des qui nous ressemblent.
En effet dans la langue lao: « essaye voir », « goûte voir », « essaye manger voir », c’est comme cela qu’on dit pour bien dire.