Samedi matin entre 09h et 10h, il fait chaud, déjà 32°C, grand soleil, voilà une journée qui a du potentiel.

Nous par contre c’est un peu différent. grosse semaine, soirée active le vendredi, et un peu de courrier à faire.

Une solution s’impose: recourir aux drogues locales légales.

Le café »yèn » se présente donc ainsi.

Un sachet plastique bien rempli de glaçons. On verse dessus le café bien fort fait à la « chaussette », filtre laotien qui sert à infuser le café, additionné de bien du sucre, parfois un petit peu de sel. Par dessus le tout une bonne rasade de lait condensé sucré, puis fermeture du sachet et secouage.

Il est ensuite posé dans un deuxième sachet plastique, puis un petit sac en papier pour le transport. Au moment de consommer, on perce le sachet avec une paille. Un vrai shoot de caféïne et de sucre, et de l’eau glacée à siroter longtemps…rien de tel pour se lancer dans une belle journée de « geekerie ».

Plus nous avançons dans la découverte de la langue lao, plus nous prenons conscience du nombre d’expressions idiomatiques et autres proverbes dont le sens est parfois obscur si l’on ne reçoit pas d’explication.

Par exemple le simple mot qui signifie « manger », » kin », qui nous accompagne depuis nos toutes premières leçons. L’autre jour, nous croisons l’expression « manger sans choisir » « kin boo lüak », dans un contexte de « qu’est-ce qui motive notre travail: l’idéal ou l’argent ». Les pauvres étudiants retournent la phrase dans tout les sens, échafaudant des hypothèses sur le fait que le travail est nécessaire pour pouvoir manger,…Finalement, l’explication est la suivante: manger sans choisir, c’est manger sans discernement, c’est à dire se servir de l’argent qui passe sans états d’âme.

Et un petit proverbe pour terminer:

« Si l’on se retient de manger acide, on pourra manger doux ». Cela fait référence aux mangues, que les laotiens aiment bien manger toutes vertes.

Et la signification du proverbe est qu’il faut de la patience pour venir à bout d’une tâche.

Le début de la saison des pluies se caractérise par un temps lourd et humide, avec la survenue d’orages qui peuvent être assez violents, tant au niveau du vent qui les précède, de la quantité d’eau qui tombe  et des éclairs et tonnerre qui vont avec. Nous avons eu récemment un tel épisode en fin d’après-midi.

Heureusement pas de gros dégâts, mais une grosse branche sèche de flamboyant cassée et une belle récolte de « haricots » de l’an dernier. Ceux-ci font environ 40 cm de long, et on ne peut pas les laisser traîner dans l’herbe ou sur l’allée en béton. Un feu de jardin s’imposait donc, et ce matin comme il n’avait pas plu depuis 24 h c’était parfait.

Vu qu’il est en pleine gloire, je ne résiste pas à l’envie de vous montrer ce flamboyant. En fait nous en avons plusieurs, ce sont de très grands arbres qui nous font une ombre bienvenue. Le revers de la médaille, c’est que c’est un arbre qui produit pas mal de déchets au sol: feuilles et rameaux avant la floraison, fleurs au sol pendant la floraison, énormes haricots(les fruits) qui finissent par tomber lors des orages et nombreuses branches cassées en toutes saisons. Il y en a de superbes dans certains parcs public, mais ils ont été taillés, entre autres il faut leur couper la tête pour qu’ils développent des branches à plat et fournissent bien de l’ombre. Les nôtres n’ont pas subi cette décapitation et sont déjà très hauts. Je pense qu’à moyen terme le propriétaire devra les abattre, surtout qu’ils sont tout près de la maison voisine. Il ne semble pas y avoir les mêmes règlements sur les arbres ici qu’en Suisse. Pour le moment, nous les gardons car ils nous donnent bien de l’ombre, et une belle touche de rouge dans le mois de mai.

Hier ma mè-baane ayant observé que certaines mangues commençaient à se gâter, elle m’a proposé de les descendre de l’arbre. Cette variété-ci se mange verte, au sel-sucre pimenté. Elle est donc montée dans l’arbre alors que je faisais mes prières pour qu’elle ne se casse pas la figure,le manguier étant de belle hauteur.

Je lui ai bien sûr donné une part de la récolte, mais il en restait encore trop pour ce que nous arrivons à consommer fraîches. J’ai donc fait une confiture, en faisant d’abord bouillir les fruits émincés avec un peu d’eau,en les mixant puis en sucrant au sucre brun.

J’ai assaisonné d’un pouce de gingembre et d’un peu de cannelle. Entre le sucre brun et la cannelle, la confiture a une étonnante couleur rousse somme toutes assez sympa. et le goût est parfumé/acidulé. J’ai mis un peu d’agar -agar pour assurer la prise, mais je crois que je n’aurais pas eu besoin.

« Four à vapeur » c’est l’expression consacrée en langue laotienne traduite littéralement pour désigner la météo de ces jours. Cela veut dire chaud et humide, lourd, et on n’attend que la délivrance à savoir une bonne pluie.

Nous avons d’ailleurs déjà eu quelques averses, qui ont ravagé le jardin potager, il n’en reste que quelques fleurs résistantes et de jeunes papayers qui ont poussé tout seuls de notre compost.

Les compensations de cette saison qui n’est pas notre préférée sont le retour de quelques floraisons éclatantes comme les flamboyants qui ornent le fond de notre jardin. C’est un arbre natif d’ici, et on en voit parfois en forêt, repérables à des km par leur rouge incandescent.  Les fleurs jaunes autour de notre boîte aux lettres réapparaissent aussi.

Et même ces fleurs violettes retrouvent de l’ardeur. Celles-ci ne sont visibles que le matin, à midi elles tombent et il en revient de nouvelles je jour suivant. le gazon repousse, les caméléons courent à travers le jardin, bref, c’est le printemps!

Comme vous le savez, nous co-habitons avec toutes espèces de bestioles, heureusement certaines sont discrètes. je vous ai présenté un jour les chats qui squattent le jardin, et ils y chassent aussi. Etienne en a découvert un avec son trophée, probablement déjà un peu mort. Du coup, ce chat remonte dans mon estime.

Je l’ai déjà souvent vu à l’affût de je ne sais quoi, maintenant je vais le regarder avec bienveillance sachant qu’il limite le nombre d’indésirables dans nos environs. Ce qui m’ennuie un peu, c’est que ce serpent était petit, et que cela peut signaler une éclosion de juniors dans un coin…

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Un peu en retard parce que Pâques est déjà passé, mais c’est quand même encore un peu la saison.

Dans mon pays d’origine, Pâques coïncide avec le printemps. L’herbe commence à repousser après les gels de l’hiver, et des centaines de petites fleurs colorées apparaissent partout. Les jours rallongent et tout le monde se sent revivre. C’est aussi le moment où nous fêtons la résurrection de notre Seigneur Jésus- Christ, sa victoire sur le péché et la mort. Et chaque année, c’est un peu comme si la nature célébrait à l’unisson cette bonne nouvelle.

Cette année ici au Laos, Pâques coïncidait avec le Nouvel-An boudhiste. C’est aussi une fête de la renaissance. On s’arrose d’eau parmi, en signe de bénédiction, mais aussi pour rincer les mauvaises choses de l’an passé et repartir propre dans la nouvelle année. Bien sûr les débordement populaires à grands seaux d’eau ressortent plus du défoulement collectif que de la réflexion spirituelle…de même que les ablutions internes à grand renfort de bière lao.

Au niveau saisonnier, même si c’est moins marqué qu’en Suisse, c’est aussi un tournant de saison. Certains arbres perdent beaucoup de feuilles, mettent des nouveaux bourgeons et vont fleurir juste à ce moment-là. C’est aussi le début officiel de la saison des pluies, et cette année on y croit plus que les années précédentes car nous avons déjà eu quelques pluies, et on dirait que l’on prend un rythme de quelques jours de beau, jusqu’à trop chaud, puis une pluie, un ou deux jours de répit et ça repart. Au chapitre des renaissances, le gazon qui était couleur désert est reparti au vert, et nous allons pouvoir tondre régulièrement.

Pour changer des habitudes qui étaient de fêter le Nouvel-An dans la cour du bureau, l’équipe du SFE Vientiane s’est déplacée jusqu’à une chute d’eau à 60 km de la ville. C’était un jour très chaud, déjà 29.5°C à 6h le matin. Le trajet fut un peu laborieux, particulièrement la sortie de ville, mais le lieu joli et approprié pour une telle journée.

Nous avons profité de l’eau, pique-niqué festif sur les nattes, puis reprofité de l’eau et fait une photo de groupe alors que la pluie commençait à tomber, grâce au geek de service qui a posé son appareil dans un arbre et l’a télécommandé avec son téléphone. Mais qui est le geek en question???

Aucun autres étrangers que nous dans les parages, seulement les gens du coin qui vaquaient à leurs occupations habituelles au bord de l’eau: laver le tracteur, se baigner, faire la lessive,…

On se baigne bien sûr tout habillés, ce qui procure une bienfaisante fraîcheur une fois mouillés.

J’ai vu une jolie petite famille laotienne: trois enfants et les grands parents qui se baignaient. La grand-mère avait amené son savon, elle a lavé les habits du jour, s’est savonnée elle-même, alors que le grand-père jouait dans l’eau avec les enfants. Puis tout le monde est reparti bien tassés sur une seule et même moto.

Eh! On dirait que nous voilà rentrés en Suisse!!

Ben non, ces agarics ont poussé sous les arbustes de notre jardin, suite aux quelques pluies de ces derniers temps. Je les ai bien contemplés, reniflés et ils sentent bon…mais la prudence étant de mise nous ne les mangerons pas. Je pense qu’il n’y aurait pas grand risque, mais ils ont quand même de petites squames grises sur le chapeau qui laissent penser que ce n’est pas tout à fait la variété que nous mangeons en Suisse. Dans cette famille-là pas grands risques, à part des difficultés digestives…dont nous n’avons pas envie. Donc je me contente d’une photo.

Et pour l’assiette il y  a de très bons champignons au marché,…