Cueilleurs!

Dans ce pays tout le monde est un peu chasseur-cueilleur. Certains passent leurs loisirs à la pêche, et il n’est pas inhabituel de voir sur un balcon parfaitement urbain sécher une enfilade de petits poissons. D’autres attrapent diverses bestioles, de l’oiseau à l’insecte en passant par tous les mammifères et reptiles possibles…

 

Il suffit de regarder attentivement certains produits du marché pour s’en convaincre. Mais le plus grand sport national reste la cueillette et là aussi, cela va des herbes en tout genre, en passant par le ramassage d’algues dans certaines rivières et en terminant par le meilleur: les fruits.

 

Nous nous contentons de la cueillette des mangues de notre jardin. Celles-ci sont vertes, et à manger ainsi avec un mélange sel-sucre-piment. Celles de l’autre arbre se mangent mûres. Vous voyez donc notre instrument de cueillette en action. Pour la petite histoire, on voit aussi parfois la perche du voisin s’agiter de l’autre côté de la clôture.

(Clic sur les photos pour voir en grand!)


Squatters

Bien que nous n’ayons pas d’animal domestique, il y en a quelques uns qui squattent notre jardin et y prennent leurs aises. A eux le siège le plus confortable, la terre fraîchement remuée, l’ombre la plus épaisse au milieu du jour et la bruyante guérilla urbaine qu’ils livrent aux collègues du voisinage la nuit.

Je ne leur donne jamais à manger et il m’arrive de  leur tirer un caillou s’ils exagèrent. Rien n’empêche qu’ils considèrent notre jardin comme le leur!


Dix-huit couronnes

Voilà ce que donne la traduction littérale du mot mystère du jour. « Dix-huit couronnes », serait-ce un symbole de richesse, de pouvoirs étendus sur un large territoire?

Apparu au détour d’une conversation sur les moyens de se débrouiller quand la vie est difficile, il semblait quand même que celui-là était jugé répréhensible et inadmissible par notre enseignant.

Ce terme désigne donc l’escroquerie, les diverses couronnes étant les nombreux artifices qu’utilise l’escroc pour se déguiser, se faire passer pour ce qu’il n’est pas et mystifier ses victimes.

Je ne sais pas encore si le nombre dix-huit a un sens particulier, ou s’il y a une légende sous-jacente à l’origine de cette expression…

P.S Enquête faite, dix-huit en laotien c’est un peu comme trente-six dans le parler de mon pays, cela veut dire beaucoup.


Le Nord et le Sud

En français, c’est clair, le Nord et le Sud, c’est géographique.

En langue laotienne aussi, mais bien plus encore.

Une plante a ses racines « au Sud » dans la terre et sa partie aérienne « au Nord », c’est logique.

Et Dieu le créateur est « au Nord de toutes choses »…


Pastèque miel!

C’est de saison, et chaque fois il faut s’y réhabituer: nous avons eu 38°C hier et c’est bien parti pour continuer.

Heureusement il y a des compensations, la nature est bien faite et arrivent sur le marché de succulentes pastèques. Celle-ci est une pastèque miel, avec un goût un peu différent, très juteuse. Elle nous a été amenée hier fort à propos par notre prof de langue lao.

De petites camionnettes arrivent tout droit de la campagne et vendent au bord de la route. Nous avons eu des oranges de VangVieng, il apparaît ces temps des tamarins et des pastèques rouges ou jaunes.


Chanteur huppé!

Cela fait plus de deux ans que nous jouissons de sa présence, ou plutôt de leur présence car ils sont plusieurs. Eux ce sont ces jolis oiseaux huppés qui ont d’excellentes capacité de chant. Au point que les gens du pays les capturent pour les mettre en cage et les écouter.

 

 

En plus de leurs chants propres qui sont mélodieux et variés, je crois qu’ils arrivent aussi à reproduire des sons de l’entourage quotidien. Tant qu’ils ne choisissent pas l’ambulance…! Ils sont toujours dans les arbres, et les feuillages rendent la capture photo difficile, en plus qu’ils sont très mobiles.

 

Mais ce matin, on les a eus, et vous pouvez admirer le petit chanteur à la crête de punk.


herbes utiles

 

 

Lors d’un récent voyage par route du côté de Luang Pra Bang, nous avons pu observer toutes les étapes de la fabrication du balai domestique d’ici.

Cela commence par la récolte de l’herbe appropriée, celle qui sur la photo montre ces plumets. Il faut la tirer assez verte, puis la taper sur les rochers avant de la mettre sécher au bord de la route. Quand les enfants ont congé, ils participent tous à la cueillette.

Ensuite vient le travail d’assemblage de tous ces plumets, avec un peu de ficelle plastique, concession à la modernité. Ce travail là demande une certaine dextérité, c’est souvent une grand-mère ou un grand-père qui le fait.

Ensuite les balais descendent en ville, et si ceux de décembre étaient encore couleur vieille paille, les nouveaux sont couleur foin frais.

herbes utiles

Celui-ci, c’est un vieil exemplaire qui sert à balayer la terrasse.


Tresse

Il est bon parfois de retrouver quelques vieilles habitudes, et le temps d’hiver un peu moins chaud donne aussi l’envie de s’y remettre. Nous avons une nouvelle mè baane, encore une apprentie d’un centre de formation avec lequel nous sommes en relation. Elle fait une dizaine d’heures de ménage par semaine chez nous. Cette nouvelle jeune fille doit avoir parlé avec la précédente, car elle m’a glissé qu’elle aimait bien faire de la pâtisserie. Alors en route pour une bonne tresse suisse. Comme les horaires ont changé, et qu’elle vient seulement trois fois par semaine mais pour 3h30, nous avons le temps de voir tout le processus. Je suis toujours aussi nulle quand il s’agit d’enseigner le tressage. On dirait que mes mains savent mais que le cerveau ne sait pas expliquer. Et si je procède trop lentement, sûr que je me plante! Le résultat final embaume la maison, et la fille vient de repartir avec un exemplaire pour partager avec ses copines.


Voeux et bénédictions

Il semble assez général dans notre monde que l’on se présente des voeux au seuil d’une nouvelle année. par contre, la forme et l’ampleur de la chose peuvent différer d’une culture à l’autre.

Alors que dans ma culture d’origine, on se contente souvent d’un court mais efficace: « Bonne et heureuse nouvelle année! », ici au Laos, ces choses prennent un tour beaucoup plus formel. Et l’on listera dans ses voeux: le bonheur, la paix, la prospérité, la santé et l’accomplissement des désirs de son interlocuteur. Ce qui frappe aussi est que nombreuses sont les occasions de « wai pon kan ». Il y a les deux Nouvel An (international et laotien), certains y ajoutent encore le Têt vietnamien pour n’oublier personne. Viennent ensuite toutes les fêtes sociales: anniversaires, inauguration d’une nouvelle maison, naissance, mariage,…

Et même quand quelqu’un est interviewé à la TV, on ne termine pas sans un échange de voeux. J’imagine qu’une bonne cérémonie d’ouverture ou de clôture de projet ne se passe pas sans quelque « wai pon kan » bien senti.

Bien évidemment, l’occidentale que je suis n’a pas encore tout saisi, mais c’est une des manières de manifester de l’intérêt à une personne, de la bénir… Et l’attitude corporelle des laotiens quand on leur présente ce genre de voeux est frappante, on dirait qu’ils les boivent, et tout leur visage s’illumine.

Une bonne raison de bien travailler le cours de langue de cette semaine qui comporte entre autres des exercices sur ce sujet.

« La langue douce est un arbre de vie… » Proverbes 15,4


Chemin des orchidées

Chemin des orchidéesEn excursion d’un jour depuis Vientiane, nous avons fait le joli trek des orchidées proposé par un français qui est un passionné de ces plantes. Il a avec les villageois du lieu aménagé un chemin dans la forêt et partage sa passion avec les touristes.

 

 

Chemin des orchidéesLa ballade se fait avec deux villageois qui vont ouvrir et fermer la marche et qui portent un savoureux pique-nique laotien pour la petite équipe. Le chemin permet de voir non seulement les orchidées, qui pour Bertrand ont chacune un « prénom », mais aussi de fort beaux gros arbres.

 

Chemin des orchidéesOn peut goûter les feuilles avec les guides laotiens, voir aussi quelques beaux insectes. Heureusement pour nous ce jour-là, pas de serpent, mais ils se sont déjà trouvés nez à nez avec un cobra qui s’est dressé, et ont du attendre que celui-ci se calme et parte, 5 très longues minutes.

 

Chemin des orchidéesOn peut se baigner au pied de la cascade. Bien que ce ne soit pas la haute saison des orchidées, et que l’eau soit déjà basse, le tour nous a beaucoup plu. Comme c’était en semaine, il n’y avait personne, pas même à la cascade qui est accessible en véhicule.