Voilà un bout de temps que j’ai envie d’écrire quelque chose sur ce sujet, bien que mes connaissances actuelles ne me permettent pas d’en faire le tour.

Voilà, en langue laotienne, pratiquement tout ce qui est du domaine des émotions ou des sentiments s’exprime pas des mots composés comprenant le mot « djaï », le coeur.

Ainsi « dii djaï », « bien coeur » veut dire content, alors que « djaï dii » « coeur bien » signifie gentil.

Un « coeur chaud » sera impatient alors qu’un « coeur frais » sera calme.

Un « coeur large » est généreux.

Etre lourd du coeur, c’est avoir des soucis, mais avoir un coeur pesant, c’est bien réfléchir(nak djaï pour le premier et djaï nak pour le second)

Et ce coeur donne bien sûr lieu a des expressions idiomatiques très jolies et intraduisibles comme celle qui exprime qu’il faut essayer de comprendre l’autre et qui dit quelque chose du genre: « prendre soin de faire entrer son coeur dans le coeur de l’autre. »

Bon je vais m’arrêter sur ce sujet, bien qu’il y ait encore de nombreux états du coeur à explorer.

« khop djaï »  merci!

Vous l’aurez compris, le jardinage chez moi c’est presque nécessaire et c’est un sujet de reconnaissance et de joie quotidien que d’avoir ce petit coin de terre à gratter. Ici la toute nouvelle floraison en cours. Il s’agit d’une espèce de légumineuse à fleurs bleues, qui pousse volontiers dans les bordures et contre les murs. j’en ai chipé quelques graines lors de l’une de nos promenades, les ai bien séchées puis semées. On peut faire un joli thé bleu avec les fleurs, mais pour cela il faudra que le buisson se développe encore un peu. Ici à droite vous avez les salades que nous mangeons à ce stade. Elle ne vont pas grossir plus et risquent de monter en graines. C’est aussi à peu près ce que l’on trouve au marché, parfois à peine plus développées, mais il ne faut pas s’attendre à de belles pommes serrées.

Beaucoup de laotiens jardinent, et ceux qui n’ont qu’une petite bordure de route devant la maison arrivent à y mettre des herbes aromatiques, des tomates, et quelques plantes à feuilles, par exemple de l’amarante qui dans les champs de mon père était considérée comme une mauvaise herbe notoire.

Bien que nous ayons bénéficié ces derniers jours d’un petit retour d’hiver, nous sommes dans la période la plus chaude de l’année. Il fait bien sec et le gazon est tout brûlé. Quoi de meilleur par ce temps qu’une bonne pastèque bien fraîche. C’est un fruit qui est bien cultivé par ici, on en trouve diverses variétés tout au long de l’année, mais quand il fait bien chaud, c’est juste ce qu’il faut.

Pourquoi cherchez vous parmi les morts celui qui est vivant? Il n’est plus ici, mais il est ressuscité. Evangile de Luc 24, 5-6

Si c’est vrai, alors qu’est-ce que ça change?

Le mal et la mort ne sont pas les termes finaux de l’histoire de l’humanité, l’espérance de la vie éternelle prend corps, l’échec apparent est une victoire, la vie prend une autre dimension, et notre foi a un fondement inscrit dans l’histoire.

Joyeuses Pâques à chacun!

Pour ce billet, point de photo d’arbres en fleurs, mais la présentation de notre salle de bains d’en-haut, la luxueuse salle de bains attenante à notre chambre.

Les marques au sol sont formelles, dans d’autres temps, elle était simplement équipée d’une douche, ce qui est le standard d’ici. En général on y adjoint un petit chauffe eau électrique, que l’on peut brancher en hiver pour tiédir son eau. Totalement superflu le reste du temps, ces jours-ci l’eau du soir est bien tiède d’avoir chauffé au soleil dans le tank extérieur tout l’après-midi.

Revenons donc sur cette installation balnéaire que vous pouvez admirer en image. La question à quatre sous : quels robinets ouvrir ou fermer et quels boutons presser pour prendre une simple douche, avec la douche qui se trouve au bout du tuyau flexible?

Actuellement, tout cela goutte et vient l’autre question: où trouver le matériel adéquat pour réparer une installation aussi peu standard, et au fait, quel est le point défectueux?

Quand au boiler électrique que l’on devrait pouvoir utiliser pour prendre un bain, nous n’avons même pas essayé. Chauffer cette masse d’eau à l’électricité pour un bain chaud sous ce climat nous paraissant assez aberrant!

Voilà, la cause première de ce billet est que nous avons des hôtes cette semaine, et que nous utilisons donc à nouveau cette salle d’eau pour délester la simple mais pratique douche d’en-bas.

Un petit arbre au bord d’un terrain non affecté que nous voyons lors de nos promenades dans le quartier. Il s’est couvert de splendides fleurs, et un jour que nous passions, une jeune dame en cueillait, ou plutôt devrais-je dire en récoltait. car en effet ces fleurs se mangent, je ne sais pas comment, mais j’en ai vu des sachets au marché.

Les laotiens mangent des végétaux de toutes sortes: plantes, « mauvaises herbes », fleurs, racines, rameaux d’arbre. Et les goûts en sont très variés. de l’acide, de l’amer, du doux, du surprenant, du mentholé, du camphré,…Je ne pense pas arriver à en faire le tour, mais je goûte toujours avec intérêt les herbes qui nous sont présentées sur l’assiette de feuilles qui accompagne souvent le repas.

Au menu du jour, des « khoua phak souam mid « , légumes passés au wok avec un petit peu de viande.

Première étape: faire son marché et choisir des légumes qui risquent de bien se marier: ici un peu de chou chinois, des pois mangetout, des mini épis de maïs, aïl et oignon, carotte, et quelques petits oignons frais pour la touche finale.

Ensuite couper tout cela finement, car le passage au « Wok » sera bref.

Dans celui-ci, on met un peu d’huile puis d’abord l’aïl et l’oignon, ensuite les légumes par ordre de dureté, les carottes d’abord et tout cela doit être brassé tout le temps. Quelques minutes suffisent, il faut garder les légumes fermes, c’est meilleur.

Ajouter ensuite la viande précuite par ailleurs, mouiller d’un peu d’eau et assaisonner d’un peu de sauce d’huîtres, de sel, d’un doigt de gingembre haché, de quelques brins de coriandre et des petits oignons verts tronçonnés.

Servir avec un riz blanc nature.

Ce genre de plat est très populaire ici, chez moi aussi, et on peut varier à l’infini suivant le marché du jour. Idéal aussi pour utiliser un petit reste de viande, ou de volaille. J’en fais aussi avec du tofu(très bon ici) et des germes de soja qui ne coûtent presque rien.

Cette fois-ci, le voilà fleuri! Un tout grand merci à celui qui m’avait ouvert ce carré il y a quelques semaines. J’ai bien cueilli toutes les premières fleurs de zinnias pour qu’ils ramifient de fleurissent encore plus, et cela a l’air de fonctionner. Les capucines commencent une floraison timide, si j’arrive à suivre avec l’arrosage, je crois qu’elles ne craignent pas trop la chaleur, et seront bientôt toutes belles.

Pour ce qui est des légumes, il y a de la moutarde lao à finir, la suivante est semée et sera repiquée bientôt. La coriandre nouvelle est bientôt bonne à manger, et je viens de repiquer des salades qui vont peut-être rater car le chaud arrive. Je n’avais pas trouvé de graines avant. Un plant de piment essaye de pousser après que je lui aie coupé la tête qui était pleine de pucerons. Et quelques plants de tomates cerises qui ont l’air bien lents au démarrage.

Parmi les nombreuses floraisons d’arbres que nous voyons autour de nous ces temps, il en est une qui nous réjouit particulièrement: celle des manguiers autour de notre maison. A première vue, il y aura plus de mangues que l’an dernier, la floraison de cette année étant beaucoup plus généreuse. Même le troisième arbre, celui du coin du jardin dont je commençais à penser que c’était un mâle, comme les gens d’ici appellent les arbres qui ne portent pas de fruits, même celui-ci donc commence à fleurir aussi. Je garde précieusement les bocaux en verre pour les confitures à venir…Cette belle floraison est-elle due à la pluie que nous avons eue en janvier, pluie froide, abondante et inattendue en cette saison?

En fait, j’utilise peu la rubrique « langue » de ce blog, bien qu’une grande partie de mon temps soit consacrée formellement ou informellement à l’apprentissage de la langue lao, qui est structurée bien différemment de la nôtre. Pourtant cette langue a sa logique interne qui est intéressante.

Par exemple pour dire « possible » on dit « pén paï daï », littéralement « c’est aller pouvoir », et « impossible » se dit « pén paï bo daï », « c’est aller pas pouvoir ». logique une fois qu’on le sait!