Mè Nam Kong

Mè Nam Kong, c’est la « la mère des eaux », le nom que les lao donnent au  Mékong.Nous suivons avec intérêt sa crue saisonnière, sur cette première photo, il est bien en eau, mais il reste une bordure herbeuse et un petit passage. C’était jeudi il y a dix jours, et nous le trouvions déjà bien plus imposant qu’en saison sèche.

 

Mè Nam Kong 

 On voit des îles, proches et moins proches. Avant la crue, tout cela était joignable à pied sec, même celles du fond! Juste devant, l’eau a l’air calme, on est dans le lit secondaire, juste au pied de la grande digue qui on l’espère protégera la ville.

 

 

Mè Nam Kong 

 

Ici, on voit que c’est plus agité, il y a du courant et le fleuve charrie toutes sortes de détritus, des troncs, de l’herbe et aussi du moins joli. Il est toujours aussi opaque, entre café au lait et chocolat rouge.

 

 

Mè Nam KongNous avons entendu dire que l’eau pourrait atteindre la cote d’alerte dimanche. Toute cette eau vient de Birmanie et du Nord du pays où les pluies ont été très abondantes ces derniers temps. Nous espérons que la ville n’aura pas à subir de trop graves inondations.

 


la bébête du jour

Il y a longtemps que j’avais envie de poster un lézard, car par ici on en voit beaucoup,des petits, des plus gros, des cuivrés, des qui doivent avoir un cousinage avec les caméléons,…

Celui-ci se reposait dans la plante d’aubergine, et a choisi l’immobilité plutôt que la fuite quand je l’ai découvert, ce qui m’a laissé le temps de chercher l’appareil photo et de tirer son portrait.

la bébête du jour

Cliquez sur l’image pour bien admirer ses petites pattes de grimpeur et sa jolie tête crêtée.


jardin de saison

 

 C’est difficile de savoir que mettre au jardin quand dans ce climat que je découvre. Les zinnias ont l’air de bien supporter la pluie, sauf que les escargots dévorent leurs feuilles, parfois jusqu’à ne laisser que le « squelette » de la plante.

 

jardin de saisonUne petite vue du jardinet détrempé. A droite une plante d’ananas, fruits peut-être dans deux ans…Quelques feuilles de moutarde lao, qui vivote dans ce temps humide. J’ai aussi tenté quelques boutures d’arbrisseaux: hibiscus, et un petit arbuste à joli feuillage.

 

jardin de saisonEt tout au fond, ce plant d’aubergine qui jusqu’à maintenant fleurissait sans rien donner et que je voulais arracher se met à produire. Je l’avais acheté à une foire/présentation d’ONG de la région, et celle qui me l’a vendu m’avait dit que c’étaient des petites aubergines vertes. Apparemment, elles sont violettes, c’est sympa aussi.

 

 


Saison des pluies

Saison des pluies

Voilà, nous l’avons attendue avec impatience, souhaitée maintes fois alors que le soleil nous cuisait. Elle est arrivée plutôt tard, à mi-juillet mais cette fois-ci la voilà bien installée: la saison des pluies.

Il pleut donc tous les jours, parfois fort, mais la plupart du temps ce sont de petites averses. Et les plus grosses pluies sont plutôt nocturnes, ce qui fait que sortir à pied, à vélo ou en moto reste possible. Il y a aussi parfois des éclaircies avec de jolis nuages et une luminosité particulière d’après la pluie.

Les routes d’ici se dégradent à grande vitesse, sauf celles qui sont recouvertes de solides plaques de béton, c’est à dire quelques unes. Celles qui sont bitumées voient les habituels nids de poule se transformer en nids d’autruches, très agréables à traverser en deux roues quand ils sont remplis à ras bord d’eau boueuse rouge.

Et bien des petites rues sont encore en terre, là c’est la gadoue totale, avec aussi des flaques imposantes parfois.

Nous faisons comme tout le monde: du slalom, et on roule sà-sà, c’est à dire très lentement.

Il fait environ 25°C les nuits et environ 30°C la journée, cela dépend de l’ensoleillement. Il sort plein de papillons, et la nuit il nous arrive de voir des lucioles.

Bon, faut-il que je vous commente la photo postée ci-dessus? L’humidité ambiante fait que rien ne sèche, j’étends donc le linge dedans entre deux ventilateurs, et le séchage se finit au fer à repasser.


Trois noix de coco

Lundi comme d’habitude nous avons eu notre cours de langue lao à domicile. Notre prof arrive cependant les mains bien encombrées par trois noix de coco vertes qu’il s’agit d’exécuter sur le champ. On sort donc le gros couteau machette, on décapite et récupère le jus, entre les trois fruits cela remplit notre pot d’un litre et demi. Puis il faut encore fendre les coques pour récupérer la chair. Les deux plus petites noix ont encore peu de chair, mais la plus grosse, qui est énorme, a déjà de la chair presque mûre en bonne quantité, les deux messieurs opèrent au petit couteau cette fois-ci.

Quand tout est géré, nous nous mettons à table et travaillons notre langage en buvant le jus et en croquant la chair par petits bouts, autant dire qu’ensuite il n’y aura plus faim pour un grand souper.

Renseignements pris, ces noix s’étaient échappées d’une charrette dans la rue juste devant la voiture de notre prof, qui a réagi comme tout bon lao le ferait, et moi aussi d’ailleurs: on s’arrête et on ramasse.

Comme il restait encore bien de la chair, Etienne a eu envie de faire des « krétiques », friandises guyanaises de noix de coco râpée caramélisée.

Et jeudi, nous les avons grignotés lors du cours suivant.

Trois noix de coco

Les « krétiques », et derrière, la « bière » d’ananas en fermentation


mystère…

mystère...

Pour continuer avec les mystères techniques, après les réparations dans le quartier dues à l’incendie est apparue près de nos compteurs cette bouteille qui protège un précieux faisceau de fils. On dirait de la fibre optique. Pour qui, pour quoi, pour quand?

Pour une fois, la boîte qui contient les compteurs des maisons de la petite allée sont fermées. la plupart du temps elles sont grandes ouvertes, la porte battant à tout vent.

Bon, cela me rappelle que notre téléphone fixe ne fonctionne toujours pas(depuis l’incendie) et qu’il faudra que nous le signalions.


Hygrométrie 100%

hygrométrie 100%

Vue sur l’arrière de notre maison pendant une belle averse orageuse qui se déroule en ce moment. L’eau ruisselle en mini cascades d’un toit à l’autre et finit dans le petit canal à cet usage qui passe derrière notre maison, puis derrière celle du voisin et probablement rejoint un canal plus gros quelque part. Après avoir bien cuit certains jours ces derniers temps, nous accueillons cette pluie avec bonheur. Elle arrive un peu tard dans la saison et certains agriculteurs sont en difficulté dans leurs cultures de riz.


Khaô pad

Khaô padPour aujourd’hui, une recette du pays dont les variantes sont nombreuses. Il nous faut: du riz cuit, quelques légumes: 1 carotte, un peu de chou, un oignon et de l’ail. La version d’aujourd’hui comprendra une omelette de 3 oeufs coupée en petits cubes et pas de viande.

On coupe les légumes en petits morceaux.

Khaô padPuis on prépare la petite sauce d’accompagnement: un peu de sauce de poisson, de l’ail et un petit piment rouge coupé en rondelles et un peu de citron vert.

On prépare aussi le concombre: juste pelé et coupé en rondelles.

Ensuite on dresse la table.

Et là ça va chauffer, pas longtemps, mais il y faut une présence continue. On chauffe donc le bouillon qui sera servi avec le mets, on met de l’huile dans le Wok et départ sur feu vif. D’abord l’ail et l’oignon, puis la carotte et le chou, ensuite le riz et l’omelette émincée en dernier. Il faut bien travailler de la spatule  pour éviter de cramer son repas.

On sert avec des arachides grillées, la petite sauce décrite ci-dessus, le concombre pour rafraîchir et le bouillon pour mouiller.

Les variantes:

  • Souvent, on y ajoute un peu de viande: porc ou poulet déjà cuit d’avance(idéal pour utiliser un petit reste).
  • On peut changer de légumes, il faut juste les couper menu
  • Aujourd’hui, j’avais un bouillon de poisson reste d’un autre repas, mais on peut aussi faire avec un cube. Dans les petits restaurants ici, ils ont souvent une grande marmite de bouillon parfumé qui sert pour ce plat, et d’autres. Pour moi, la qualité du resto se mesure au goût du bouillon. Et un bouillon cube vaut une mauvaise note.

Voilà, bon appétit!

 


Histoires d’eau

Histoires d'eauComme dans toute la ville, l’approvisionnement en eau dans notre quartier n’est pas continu. En fait nous sommes livrés essentiellement la nuit. C’est pourquoi derrière notre maison trône un gros réservoir en inox d’une capacité de 1100l, et la pompe électrique  qui s’enclenche lorsque nous tirons de l’eau.

Jeudi matin à 10 h nous avons eu la mauvaise surprise de ne plus avoir d’eau au robinet. cela était déjà arrivé une ou deux fois, mais le soir. Il ne me semblait pas cette fois-ci avoir eu une consommation particulièrement forte. Heureusement nous avons pu nous dépanner chez les voisins.Histoires d'eau

Le lendemain matin, le tank était plein à nouveau. Entretemps, nous avions aussi fait un petit tour du côté de notre compteur d’eau qui à première vue est inaccessible, bien protégé dans une cage en béton recouverte d’une grille dûment cadenassée. Il n’en n’est rien pourtant, on peut facilement soulever la grille et avoir accès aux robinets.

Histoires d'eauCe qui veut dire que n’importe qui peut nous couper l’eau n’importe quand.

Nous avons un peu manipulé les robinets pour voir s’ils étaient ouverts, ce qui semblait être le cas, mais sait-on jamais.

Il y a aussi un coin humide par derrière la maison, aurions-nous une fuite?

Histoires d'eauPour conclure sur le thème de l’eau, une dernière image que ceux qui ont séjourné ici connaissent bien. L’eau potable s’achète ici en grosses bouteilles de 20l, il n’est en effet pas recommandé de boire l’eau du robinet. Nous avons demandé si c’est pour des raisons bactériologiques, et on nous a dit oui. Mais la même personne utilise l’eau du robinet pour laver sa salade, cherchez l’erreur. Je fais de même, mais je me demande toujours si la recommandation de ne pas boire l’eau du robinet ne tient pas plus à la teneur en minéraux indésirables de l’eau du Mékong.

 


Agriculture transculturelle, ou fruit de la passion sous perfusion.

Tout commence il y a quelques mois, quand après avoir mangé quelques fruits de la passion, maracoudja en Guyane, Etienne s’est souvenu qu’il en poussait à Cayenne, et que donc on pourrait essayer d’en faire croître ici. Semis en pot de plastique, arrosage minutieux et patience d’au moins un mois ont produit quelques plantules qui furent bientôt mises en pleine terre.

Les jeunes plants ont malheureusement crevoté, et nous en étions au deuil.

Comme vous le savez probablement aussi, nous poursuivons notre apprentissage de la langue du pays avec un professeur qui vient à notre domicile. Et comme tous les laotiens, particulièrement ceux qui ne sont plus tout jeunes, il est toujours très intéressé à voir ce qui pousse dans notre jardin. Et bien sûr, il suivait avec intérêt cette petite culture.

Lundi après-midi, il arrive avec un plant qu’il avait manifestement acheté en jardinerie pour nous. Exercice pratique immédiat, on creuse à la pelle, on améliore le sol avec ce que l’on trouve: les cendres du feu et un peu de terre plus riche en humus de dessous un arbre. On bricole quelques attaches avec de la feuille de bananier sèche et tortillée.

Il se trouve que bien que nous soyons théoriquement en saison des pluies, nous avons ces jours-ci une canicule digne du mois de mai, et le pauvre petit arbre a rapidement eu les feuilles toutes sèches et triste mine, malgré un arrosage bien régulier.

Jeudi, nouveau cours de langue…Voyant le triste état de la pauvre plante, notre prof décide qu’il faut la mettre aux soins intensifs et lui poser un goutte à goutte. Une bouteille de 1.5l en plastic fera l’affaire. On la perce en-bas d’un trou dans lequel on fait passer un bout de tissu en coton et on la remplit d’eau. puis on fixe le tout au chevet du malade, auquel on a enlevé toutes  ses feuilles sèches. L’espoir est que la plante reprenne et se mette à produire de nouveaux bourgeons. Bien sûr que le mieux qui puisse lui arriver serait le retour des pluies!

Agriculture transculturelle, ou fruit de la passion sous perfusion.